Malgré les appels de la police à ne pas défiler, plusieurs milliers de personnes se sont spontanément rassemblées lundi soir sur la place de l’Hôtel de ville, dans un flot de drapeaux arc en ciel.
L’auteur présumé de la fusillade mortelle d’Oslo, décrit par la police comme un islamiste à la santé mentale fragile, a été placé lundi 27 juin en détention provisoire pour quatre semaines.
Désormais officiellement identifié comme étant Zaniar Matapour, le suspect de 43 ans ne pourra pas non plus avoir de contact (visite, courrier…) avec le monde extérieur jusqu’au 25 juillet, a décidé le tribunal d’Oslo.
Ce Norvégien d’origine iranienne est soupçonné d’avoir tué deux hommes de 54 et 60 ans et d’avoir blessé 21 autres personnes en ouvrant le feu près d’un bar gay en plein centre-ville d’Oslo dans la nuit de vendredi à samedi alors que les festivités liées à marche des Fiertés LGBT battaient leur plein.
La police norvégienne cherche encore à déterminer les mobiles de cette attaque.
Soupçonné d’“acte terroriste”, homicide et tentative d’homicide, Zaniar Matapour refuse à ce stade d’être entendu de peur, selon son avocat, que les enregistrements vidéo de ses interrogatoires soient manipulés par les enquêteurs.
Il doit faire l’objet d’une observation préliminaire d’experts afin d’éclairer la question de sa santé mentale et donc de sa responsabilité pénale.
Sur l’écran radar des services de renseignement intérieur (PST), chargés de l’antiterrorisme, depuis 2015 sur fond d’inquiétudes sur une radicalisation, il appartient, selon les policiers, à “un réseau islamiste extrémiste”.
La police dit travailler sur plusieurs théories : l’attentat motivé par l’idéologie, le crime haineux contre la communauté homosexuelle, le geste d’un déséquilibré, voire une combinaison de plusieurs facteurs.
Le PST assure n’avoir pas détecté d’“intentions violentes” lorsque les services ont eu un entretien avec lui le mois dernier.
La façon dont la police et le PST ont géré l’épisode va faire l’objet d’une évaluation, a annoncé la ministre de la Justice, Emilie Enger Mehl.
Arrivé en Norvège dans son enfance, Zaniar Matapour, aujourd’hui père de famille vivant de prestations sociales selon les médias, a été mis en cause et condamné à plusieurs reprises pour des faits relativement mineurs dans le passé.
Les ministres nordiques pour la coopération régionale se sont recueillis sur les lieux du drame lundi, assurant dans une déclaration commune “faire front avec la communauté LGBTI et contre toutes les formes de violences”.
La marche des Fiertés, qui devait se tenir samedi après-midi à Oslo pour la première fois depuis trois ans à cause du Covid, a été repoussée sine die.
Malgré les appels de la police à ne pas défiler, plusieurs milliers de personnes se sont spontanément rassemblées lundi soir sur la place de l’Hôtel de ville, dans un flot de drapeaux arc en ciel.
“You can’t cancel us” (“Vous ne pourrez pas nous annuler”) ou “Liberté sexuelle”, disaient des pancartes tenues par les manifestants, décidés à ne pas renoncer.