Lundi, 29 avril 2024
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    40 ans de visibilité LGBTQ+ au grand écran (1987)

    Dans le cadre du 40e de Fugues, le rédacteur en chef du magazine propose sur le site web quelques films LGBTQ+ qui ont marqué à leur façon le 7e art. Voici quelques films de 1987…

    MAURICE 
    de James Ivory (1987)

    Dans l’Angleterre du début du 20e siècle, Maurice et Clive sont deux jeunes de la haute bourgeoisie qui entretiennent une relation passionnelle… mais platonique Quelques années plus tard, par peur du scandale (l’homosexualité est toujours illégale en Grande-Bretagne), Clive rompt avec Maurice et se marie avec une jeune fille de bonne famille. Les deux hommes continuent de se fréquenter socialement tandis que Maurice tente de se « guérir de sa maladie ». Peine perdue, il tombe amoureux d’un domestique et assume cet amour. Adapté du roman d’E.M. Forster, Maurice est la deuxième des trois adaptations réalisées par Ismail Merchant (producteur) et James Ivory (réalisateur) — couple dans la vie et au cinéma –, à partir de l’œuvre de Forster. Bien que les deux autres, A Room With a View et Howard’s End ont remporté des succès commerciaux plus importants, Maurice reste l’un de leurs meilleurs films. De la reconstitution d’époque à l’esthétique cinématographique magistrale, en passant par l’excellent jeu des trois acteurs principaux (qui débutaient au grand écran), et le sujet même de cette histoire d’amours interdites. On oublie qu’il fallait de l’audace pour signer, à l’époque, un film historique gai qui se finit bien, en pleine crise du sida. 


    LA LOI DU DÉSIR / Law of Desire 
    de Pedro Almodovar (1987)

    Dans ce 6e film d’Almodovar… Pablo, metteur en scène, est amoureux de Juan mais les relations entre les deux hommes sont difficiles. Pour tenter de l’oublier, il devient l’amant d’Antonio. Mais celui-ci se révèle excessivement possessif. La passion tourne au thriller tandis que réapparaît Tina, la sœur de Pablo, qui, autrefois, était son frère… Incroyable mélodrame mordant et kitsch, le film est aussi une ambitieuse parabole sur la création constamment sensuelle. Pour le cinéaste espagnol, la Loi du désir est le film de l’indépendance et de la liberté conquises, le premier qu’il produit. Et tout contribue à lui donner la portée d’un manifeste cinématographique. En premier lieu, évidemment, le fait que le personnage principal soit un cinéaste à la mode, Pablo Quintero. À travers lui, Pedro Almodóvar met en jeu bien plus qu’un possible autoportrait. Il livre sa vision de ce qu’est un cinéaste : un homme qui ne peut obtenir ce qu’il désire qu’en le réalisant lui-même. Ainsi, le personnage de Tina, la sœur de Pablo est une femme qui est devenue « autrice et réalisatrice » d’elle-même, puisqu’elle était auparavant un gars, qui a fait une transition, pour vivre une histoire d’amour avec… son père.


    Le Jupon Rouge - Univers-L

    LE JUPON ROUGE
    de Genevieve Lefebvre (1987)

    L’action se déroule à notre époque, à Paris, sur les deux saisons les plus froides de l’année. Trois femmes d’âge et d’univers social très différents sont entrainées dans une histoire d’un romantisme fou qui gravite autour de l’amour, de ses soulèvements, de ses contradictions. Récit à trois voix sur le désir, la volupté, la possession, mais aussi le démantèlement… En toile de fond plane le souvenir horrible des camps nazis dont Bacha, l’une des héroines, porte encore les séquelles. C’est au bout de cette aventure émotionnelle au féminin dont l’humour, la dérision ne sont jamais absents que Bacha, Manuela et Claude comprendront que nul n’échappe à sa propre violence et à sa propre destinée.

    Pour visionner la bande annonce https://www.cineserie.com


    I’VE HEARD THE MERMAIDS SINGING (Le Chant des sirens)
    de Patricia Rozema (1987)

    Polly, secrétaire intérimaire, est fascinée par sa nouvelle patronne, Gabrielle, directrice d’une galerie d’art de Toronto. Très naïve, Polly se trouve souvent confrontée à des comportements intellectuels qui la dépassent. Elle se réfugie alors dans sa passion la photographie, fixant sur la pellicule ses nombreuses obsessions, ses rêves. Lorsque Gabrielle retrouve Mary, une jeune peintre et ancienne amante, Polly devient jalouse, et découvre que Gabrielle n’est pas celle qu’elle prétend être. Ce qui n’empèchera pas Polly d’aider Gabrielle à se révéler… Le film avait gagné la caméra d’or à Cannes remise au meilleur premier film, ce qui a donné une visibilité incroyable à cette œuvre fantaisiste à propos d’une jeune fille diaphane et émaciée, rêveuse, un peu marginale et ayant des aspirations artistiques. Je le revois toujours avec bonheur.


    PRICK UP YOUR EARS 
    de Stephen Frears (1987)

    L’histoire vraie, cruelle, magnifique et tragique de l’auteur dramatique anglais Joe Orton, intimement liée à celle de son compagnon Kenneth Halliwell. Orton rencontre ce dernier durant son adolescence, et découvre avec lui l’épanouissement dans sa sexualité. Les deux hommes s’aiment, se font l’amour, veulent tous deux devenir écrivains. Joe profite de son physique altier pour multiplier les liaisons furtives aux risques diablement excitants dans les endroits les plus sordides de la capitale anglaise. Kenneth fuit quant à lui les lieux de rencontres de son amant ; et tandis que les pièces de Joe triomphent à Londres, il voit d’un œil de plus en plus mauvais ce succès qui ronge son couple. Pour garder Joe auprès de lui, faire taire les trompettes de cette gloire qu’il jalouse en secret, il serait prêt à commettre l’irréparable…

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