Samedi, 11 mai 2024
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    Last call (Queer de New York): Entre bain de sang et indifférence!

    En 1992, la tête de Thomas Mulcahy, 57 ans, est retrouvée dans un sac à ordure le long d’une route du New Jersey. L’enquête permettra de lier ce crime à une autre découverte macabre survenue un an plus tôt, le long d’une route de Pennsylvanie : la dépouille de Peter Anderson, 54 ans. C’est le début d’une chasse à l’homme qui va s’étendre sur plus de 10 ans !

    Dès le départ, plusieurs points communs sont établis entre les deux affaires. Les deux hommes sont mariés, pères de famille et ont disparu après une soirée passée au bar Townhouse : un piano-bar feutré de New York destiné aux hommes qui souhaitent un lieu discret de rencontres. Au-delà du choc suscité par le meurtre, les révélations entourant la vie cachée des victimes sont évidemment une surprise pour leurs familles. Bien que sordide, l’histoire ne suscite que peu d’intérêt auprès de la police new-yorkaise, alors notoirement homophobe, qui n’offre aucune collaboration aux forces policières de la Pennsylvanie et du New Jersey, même après la découverte de six sacs à ordures contenant les restes d’Anthony Marrero, 44 ans, un prostitué portoricain. Finalement, en 1993, le cadavre démembré de Michael Sakara, 56 ans, est retrouvé le long d’une route de l’État de New York.

    Malgré l’horreur des crimes, plusieurs hommes gais se complaisent dans l’illusion que cela ne les concernait pas puisque les deux premières victimes menaient une double vie et que le troisième homme était un prostitué. Sakara est cependant une tout autre histoire puisqu’il était très ouvert sur sa sexualité. Un sentiment de panique s’installe donc rapidement. Le documentaire de HBO brosse un portrait, en quatre parties, étonnamment détaillé d’une période agitée par les luttes politiques de la communauté LGBT et par une homophobie ouverte et déclarée de la police new-yorkaise. L’accent est avant tout mis sur les victimes et leurs proches et un travail titanesque a été consacré à retrouver des témoins de l’époque ainsi que des photographies et films d’archives ou d’actualité qui permettent de bien en illustrer le contexte et les enjeux.

    La force du documentaire tient donc en ce qu’il ne s’articule pas autour de la vision magnifiée d’un psychopathe, mais bien plutôt autour du regard posé sur ses victimes, sur leur famille et sur une communauté qui cherche une aide qui lui est presque systématiquement refusée. Le dernier épisode en surprendra plus d’un puisque le plus choquant tient en l’indifférence des forces judiciaires et policières eu regard des précédents crimes du tueur.

    Ceux et celles qui souhaitent en savoir plus sur le sujet pourront également plonger dans le livre d’Elon Green qui en détaille tous les éléments.

    INFOS | Le documentaire de HBO Last Call (Queer de New York : traque mortelle) est disponible, sur Crave et Super Écran, en anglais et dans un doublage français de qualité exceptionnelle, réalisé au Québec.

    Last Call – Meurtres en série dans le milieu gay new-yorkais / Erol Green. [France] : Sonatine, 2023, 320 p.

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